Rencontre avec Lisa Peyre à propos de la santé mentale - Pirac

Rencontre avec Lisa Peyre à propos de la santé mentale

24 novembre 2021

Lisa Peyre est référente technique et opérationnelle sur les sujets de la Santé Mentale, du soutien psychosocial et protection.

Pourquoi être formatrice ?

Après avoir passé une dizaine d’années sur le terrain en tant que responsable de projets de santé mentale et de soutien psychosocial en contextes d’urgence humanitaire, et forte de ces expériences passionnantes, la voie de la transmission, à travers la formation notamment, m’est apparue assez naturellement. C’est toujours un grand plaisir pour moi, d’une part, de parler de mes expériences de terrain et de transmettre à d’autres l’expertise propre au secteur de la santé mentale et du soutien psychosocial et, d’autre part, d’être en lien avec d’autres acteurs de terrain, d’écouter leurs expériences propres, de réfléchir à leurs questions et de tenter de les accompagner dans leur engagement.

As-tu une pédagogie spéciale par rapport aux formations en virtuel ?

L’idée était surtout de rendre la formation la plus accessible et interactive possible malgré ce format virtuel. Cela est donc passé par un certain nombre d’adaptations : j’ai commencé par envoyer aux futurs participants une vidéo afin de me présenter et de présenter l’activité dans le but de rendre la proposition plus attractive et humaine, ensuite c’est surtout en passant par des outils virtuels que la formation a pu être rendu interactive comme l’utilisation d’une plateforme vidéo en ligne. Aussi, au cours de la formation, des exercices variés étaient proposés via un outil virtuel : en effet, les participants pouvaient utiliser leur smartphone pour participer à de multiples exercices proposés, ce qui a rendu la formation dynamique et interactive tout en permettant aux participants d’être davantage actifs dans leur apprentissage.

La formation en virtuel peut très bien fonctionner à partir du moment où le format n’est pas trop long, où l’on propose des activités variées permettant aux participants d’être actifs et impliqués dans leur apprentissage et, bien sûr, d’avoir de bonnes conditions à la fois d’accès à internet et à des appareils numériques suffisamment fonctionnels (smartphones, ordinateurs), ce qui a pu, pour certains participants situés dans des zones plus reculées de la Guyane, représenter un réel challenge.

Quelles ont été les personnes formées ?

La formation aux Premiers Secours Psychologiques était d’abord destinée à l’ensemble des bénévoles et salariés de la Croix Rouge française en Guyane. Un bon nombre de bénévoles ont donc été formés car davantage disponibles que les salariés qui en comparaison ont été moins nombreux à participer aux séances. Pendant le deuxième volet de la formation un certain nombre de salariés et bénévoles d’autres organisations locales (travaillant auprès des populations locales précaires) ont aussi été formés.

Quel était le contenu ? (Pourquoi il a de l’importance, à quoi ça va leur servir ?)

Le contenu de la formation portait sur la découverte des principes d’action des premiers secours psychologiques (PSP) et de leur adaptation au contexte pandémique de Covid 19 en Guyane française.

Les premiers secours psychologiques sont un moyen simple mais puissant d’aider une personne en situation de détresse. Il s’agit d’une manière d’aider, qui nécessite de faire attention aux réactions de la personne, d’écouter activement et si besoin, de fournir une aide pratique pour remédier aux problèmes immédiats et aux besoins essentiels. Acquérir des compétences en matière de PSP et comprendre les réactions aux crises permet à l’aidant non seulement d’aider les autres, mais aussi d’appliquer ces mêmes compétences à ses propres difficultés.

L’objectif de ces séances de sensibilisation était d’outiller au mieux les intervenants de terrain à faire face à la détresse potentielle des personnes qu’ils accompagnent au quotidien et en particulier à s’adapter au nouveau contexte pandémique et à ses particularités.

Quels ont été les retours des personnes formées ?

Les retours ont été globalement très positifs, les participants ont en général trouvé cette session très intéressante et utile pour leur travail quotidien, les temps d’échanges et de questions/réponses sur des cas rencontrés sur le terrain ont été aussi fortement appréciés.
Il a été souvent demandé que ces séances de sensibilisation puissent être davantage approfondies, ce qui est une demande tout à fait légitime puisqu’une heure de sensibilisations aux PSP ne peut pas remplacer une réelle formation (qui se fait habituellement sur deux jours complets au minimum) pendant laquelle les participants auraient tout le loisir de se frotter à des situations concrètes via des jeux de rôle par exemple.

En conclusion, je dirai que ces sessions ont généralement suscité un grand intérêt de la part des participants qui ont exprimé à quel point ce type de formation est nécessaire et utile dans leur action quotidienne auprès de population en situation de vulnérabilité ou de précarité et encore davantage pour faire face au contexte pandémique actuel.

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